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Slovaque

Slovenský jazyk

Nombre de locuteurs natifs

environ 4,6 millions de locuteurs natifs en Slovaquie, plus les émigrés et la diaspora

Langue officielle en

Slovaquie, UE ; peut aussi être utilisé pour la communication officielle à presque tous les niveaux en République tchèque

Langue minoritaire en

Hongrie, Serbie, Ukraine, Croatie

Diaspora

Royaume-Uni, Allemagne, Irlande, Autriche, Ukraine ; États-Unis, Canada, Argentine, Australie

Alphabet
46 lettres
Cas grammaticaux
6
Code de langue
sk, slo, slk
Typologie linguistique
flexionnelle , omission du sujet , SVO
Famille de langue
Famille indo-européenne (branche occidentale des langues slaves, tout comme le tchèque, le polonais, le sorabe et deux langues éteintes, le polabe et le slovince)
Nombre de dialectes
3 grands groupes, 6 sous-groupes, plus de 30 dialectes

Mot le plus long

impossible à commercialiser, au superlatif, au génitif masculin singulier

Phrase ou mot curieux

Mets un quart de doigt à travers le cou.

Détails curieux

Mots composés uniquement de consonnes

La slovaque a des consonnes syllabiques : l et r, ainsi que leurs équivalents longs, ĺ et ŕ. Les syllabes de ce type ne contiennent pas de voyelles « normales » et peuvent donner lieu à des mots intéressants mais néanmoins faciles à prononcer pour les locuteurs natifs.

Le mot štvrť (« quart ») est particulièrement utile, parce qu’il peut être utilisé dans des mots composés. Parmi les mots attestés les plus longs, il y a štvrťstoročie (« quart de siècle »), štvrťstrana (« quart de page ») et štvrťhrsť (« quart de poignée »).

Comme les verbes à l’impératif ne conservent parfois que le radical, il y a quelques impératifs qui ne comportent que des consonnes :

étincelle
remplis
pète

tais-toi
gronde
tiens

mets
froisse
pleus

Il existe une phrase traditionnelle (partagée avec le tchèque) qui illustre le R syllabique :

Mets un doigt à travers le cou.

On peut néanmoins l’allonger un peu avec un préfixe verbal et en remplaçant le dernier mot par un mot composé contenant štvrť :

Mets un doigt à travers un quart de poignée.

Et avec un impératif réaliste (vrč) et une apostrophe :

Grogne, mets un doigt à travers un quart de poignée, lévrier.

On peut même jouer un peu avec les mots composés et créer les mots suivants (non attestés) :

quart de cou
quart de doigt

quart de tourbillon
quart de « plop »

quart de clapotis

Mots difficiles à prononcer

brouillard
crème glacée

disposition des doigts sur un clavier
intermédiaire, entremetteur

Histoire

  • Xe siècle

    La séparation des langues slaves occidentales et du proto-slave est bien avancée.

  • Les codex, lettres et traductions de la Bible en vieux-slave (en alphabets glagolitique et cyrillique) sont les premiers documents écrits sur le territoire de la Slovaquie actuelle. Proglas (écrit par Constantin le Philosophe) est considéré comme la première œuvre littéraire originale en vieux-slave.

  • Moyen Âge

    Il n’y a pas de documents en slovaque datant de cette époque, mais des toponymes slovaques figurent dans des textes en latin.

  • 1493

    Premier texte cohérent connu en slovaque.

  • Fin du XVIIIe siècle

    Création des premières variétés supradialectales.

  • 1763 - 1813

    Premières tentatives d’utilisation d’un slovaque écrit stable : Romuald Hadvabný (dictionnaire slovaque-latin, 1763) et Jozef Ignác Bajza (divers romans et poèmes, 1782–1813).

  • 1787

    Anton Bernolák commence à travailler sur des dictionnaires et livres de grammaire dans ce qui est aujourd’hui considéré comme le premier slovaque normalisé.

    Anton Bernolák
  • 1843

    Tentative de « contre-normalisation » par Ľudovít Štúr. Sa langue sera ensuite modifiée par Michal Miloslav Hodža, Martin Hattala et Samo Czambel et deviendra finalement le slovaque moderne.

    Ludevít Štúr
  • 1850

    La version de Jan Kollár (oui, encore une autre) est approuvée comme langue officielle, mais donne lieu à des protestations de l’intelligentsia slovaque (à cause de son aspect archaïque et de sa ressemblance au tchèque).

    Jan Kollár
  • 1920

    Le tchécoslovaque devient la langue officielle de la Tchécoslovaquie ; le bilinguisme passif en tchèque et en slovaque est encouragé.

  • 1931

    Les règles de l’orthographe slovaque sont publiées ; elles montrent une tendance à l’union tchécoslovaque.

  • 1953

    La dernière réforme significative de l’orthographe du slovaque moderne date de cette année.

  • 1993

    Séparation de la Tchécoslovaquie ; les médias tchèques restent importants en Slovaquie.

  • Depuis 2003

    Des livres de référence sur le slovaque normalisé et d’autres ressources linguistiques sont disponibles en version électronique.

Écriture et prononciation

  • a
  • á
  • ä
  • b
  • c
  • č
  • d
  • ď
  • dz
  • e
  • é
  • f
  • g
  • h
  • ch
  • i
  • í
  • j
  • k
  • l
  • ĺ
  • ľ
  • m
  • n
  • ň
  • o
  • ó
  • ô
  • p
  • q
  • r
  • ŕ
  • s
  • š
  • t
  • ť
  • u
  • ú
  • v
  • w
  • x
  • y
  • ý
  • z
  • ž

L’orthographe du slovaque moderne peut se targuer d’avoir le plus grand nombre de lettres parmi les langues européennes utilisant l’alphabet latin : 46. L’alphabet slovaque utilise intensivement les signes diacritiques et comporte plusieurs lettres uniques. Ľ/ľ et Ĺ/ĺ (L avec un caron et un accent aigu) sont des lettres uniquement slovaques, Ď/ď et Ť/ť sont propres au slovaque et au tchèque, et si le turkmène n’avait pas adopté Ň/ň lors de la réforme de 1995, ce serait aussi une lettre que l’on retrouve uniquement en slovaque et en tchèque.

Il existe une représentation visuelle intéressante du caron (mäkčeň) : en règle générale, il a la forme d’un accent circonflexe inversé au-dessus de la lettre (ˇ), mais dans ď, ť, ľ et Ľ, il a un aspect différent : il ressemble presque à une apostrophe attachée au côté droit de la lettre. Ce n’est qu’un changement visuel, il s’agit toujours d’un caron, qui conserve sa forme habituelle en écriture manuscrite. Comme ces lettres n’existent qu’en slovaque et en tchèque, le problème est généralement inconnu des étrangers, ce qui peut les rendre perplexes et donner lieu à des remplacements ou à des confusions, souvent sous la forme d’apostrophes inopportunes.

Les digramme (ch, dz, dž) sont considérés comme des lettres à part entière. Cependant, ces lettres sont assez « faibles » : quand on écrit verticalement, elles occupent deux places, mais dans les mots croisés, « ch » s’écrit généralement dans une seule case ; pour « dz » et « dž », cela varie. Il existe deux formes majuscules : CH et Ch, DZ et Dz, DŽ et Dž, en fonction de la casse des lettres suivantes.

Dialectes

La proximité entre le slovaque et le tchèque est bien connue. Leur compréhension mutuelle est comparable à celle entre l’italien et le napolitain, le portugais et le galicien, le norvégien et le suédois et d’autres langues également proches. La distance est sans doute plus grande qu’entre le serbe et le croate ou l’anglais britannique et l’anglais américain, mais moins qu’entre l’allemand et le néerlandais ou le russe et l’ukrainien. Le polonais est lui aussi proche du slovaque, mais les différences sont plus grandes et la compréhension mutuelle est limitée.

Il existe un continuum linguistique entre le tchèque et le slovaque oriental, avec des dialectes de transition vers le rusyn (Lemko) et le polonais (Góral). Ainsi, les dialectes des langues slaves occidentales et orientales sont liés par une chaîne d’intercompréhension et peuvent être classées dans un continuum slave du nord. Un voyageur hypothétique partant de la ville tchèque la plus à l’ouest (Aš) et s’arrêtant à chaque village remarquera que le dialecte local diffère légèrement, mais reste néanmoins proche. Le voyageur peut de cette manière aller jusqu’à Vladivostok sans rencontrer de frontière linguistique nette, mais les langues les plus occidentales et les plus orientales seront très différentes.

Formation des mots et vocabulaire

En slovaque, les nouveaux mots sont principalement créés en ajoutant des affixes (dérivation) et en empruntant des mots (principalement à l’anglais).

  • Dérivation : préfixe vy- + verbe hodiť = vyhodiť (rejeter) ; nom pohár + suffixe -ik = pohárik (petit verre)
  • Composition : les + park = les-o-park (parc forestier) ; zem + guľa = zem-e-guľa (globe terrestre)
  • Dérivation combinée avec la composition : dlhý + noha = dlhonohý (aux longues jambes) ; drevo + rúbať = drevorubač (bûcheron)

Le slovaque dispose d’un grand nombre d’affixes. Ceux-ci peuvent modifier le sens des mots, par exemple :

  • kresliť (dessiner) : po-kresliť (dessiner sur), za-kresliť (dessiner dans), pre-kresliť (redessiner), od-kresliť (dessiner à partir de)
  • chodiť (marcher) : chod-iev-a-ť (marcher régulièrement) ; behať (courir) : beh-áv-a-ť (courir régulièrement) ; prerokovať (discuter) : prerok-úv-a-ť (discuter régulièrement)
  • múdry (sage) : múdr-ejš-í (plus sage) ; pracovitý (travailleur) : pracovit-ejš-í (plus travailleur) ; unavený (fatigué) : unaven-ejš-í (plus fatigué)

Un site multilingue pour apprendre le slovaque : http://slovake.eu

Mots thématiques

Proverbes traditionnels ou idiomes amusants

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